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Soutien à l’investissement

L’Investissement Étranger au Maroc en 2025 : Projections et Secteurs Clés à Valeur Ajoutée
Le Maroc s’affirme comme une destination privilégiée pour les investissements directs étrangers (IDE), avec des projections prometteuses pour 2025. Porté par des réformes structurelles, une stabilité politique et une stratégie sectorielle ciblée, le Royaume attire des capitaux internationaux dans des domaines où il possède des avantages compétitifs. Cette étude analyse les tendances des IDE et identifie les secteurs clés où le Maroc capitalise sur sa valeur ajoutée.

Contexte Macroéconomique et Dynamique des IDE
Une Croissance Économique Soutenue
En 2025, l’économie marocaine devrait enregistrer une croissance de 3,8 % selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), soutenue par un rebond du secteur agricole (+4,1 %) et la vigueur des activités non agricoles (+3,6 %). Cette dynamique s’accompagne d’un afflux net d’IDE en hausse de 63,6 % sur un an au premier trimestre 2025, atteignant 9,16 milliards de dirhams (MMDH). Les recettes brutes des IDE progressent de 24,6 %, tandis que les dépenses liées à ces investissements reculent de 20,8 %, reflétant une optimisation des flux financiers.

Réformes Institutionnelles et Attractivité
Le Maroc a renforcé son attractivité via la nouvelle Charte de l’Investissement (2023), qui simplifie les procédures et offre des incitations fiscales. Le Fonds Mohammed VI et les zones économiques spécialisées (ex. Casablanca Finance City) complètent ce dispositif. Ces mesures expliquent la confiance des investisseurs, avec des IDE projetés à 1,4 % du PIB en 2025 selon le FMI.

Secteurs Clés à Valeur Ajoutée
1. Industrie Automobile et Aéronautique
Le secteur automobile marocain reste un pilier des IDE, représentant 38 % des entrées en 2023. En 2025, les industries du matériel de transport devraient croître de 9,6 %, soutenues par l’implantation d’équipementiers et l’expansion des usines. Le Maroc se positionne notamment dans la production de batteries électriques, attirant des géants internationaux grâce à des coûts compétitifs et une main-d’œuvre qualifiée. L’aéronautique, portée par la demande en câblage électrique et systèmes d’interconnexion, suit une trajectoire similaire.

2. Énergies Renouvelables et Hydrogène Vert
Avec un potentiel solaire et éolien exceptionnel, le Maroc vise à devenir un hub régional pour les énergies vertes. Les IDE dans les énergies renouvelables atteignent 6,4 % du total, concentrés sur des projets solaires et l’hydrogène vert. Le pays ambitionne de produire 52 % de son électricité via des sources renouvelables d’ici 2030, stimulant les investissements dans des parcs comme Noor Ouarzazate et des infrastructures de dessalement.

3. Tourisme et Événements Internationaux
Le secteur touristique, contributeur majeur au PIB, devrait voir sa valeur ajoutée progresser de 7,4 % en 2025. L’organisation d’événements comme la Coupe du Monde 2030 catalyse les investissements dans l’hôtellerie, les transports et les infrastructures sportives. Les recettes touristiques, en hausse de 23,5 % en 2023, devraient se stabiliser grâce à une stratégie de promotion renforcée.

4. Infrastructures Logistiques et Portuaires
Le port de Tanger Med, premier d’Afrique, symbolise l’ambition marocaine en matière logistique. Avec un trafic de 9 millions de conteneurs en 2024, il attire des IDE dans le transport et l’entreposage, dont la valeur ajoutée devrait croître de 5,9 % en 2025. Les projets d’extension des ports de Nador et Dakhla Atlantique renforcent cette dynamique.

5. Agroalimentaire et Industries Chimiques
Bien que modérée, la croissance du secteur agroalimentaire (+1,3 % en 2025) bénéficie d’une demande internationale pour les engrais phosphatés, dont le Maroc est un exportateur clé. Les industries chimiques, en hausse de 12,9 % en 2024, profitent des restrictions d’exportation chinoises et russes, consolidant la position marocaine en Inde et au Brésil.

Défis et Recommandations
Atténuer les Dépendances Sectorielles
Certains secteurs, comme le textile (-3 % en 2024), pâtissent de la concurrence internationale et des coûts énergétiques. Le HCP recommande de moderniser l’amont textile et de diversifier les marchés d’exportation.

Renforcer l’Investissement Privé
Alors que l’investissement public domine (66 % du total), l’objectif est d’inverser cette tendance pour atteindre 60 % d’investissement privé d’ici 2035. Cela nécessite d’accélérer les réformes administratives et d’améliorer l’accès au financement.

Capitaliser sur les Megaprojets
Les préparatifs de la Coupe du Monde 2030 mobiliseront 70 milliards de dirhams dans les infrastructures. Pour maximiser leur impact, une coordination entre secteurs public et privé est essentielle, notamment dans les énergies renouvelables et le numérique.

Conclusion
En 2025, le Maroc consolide son statut de plaque tournante pour les IDE en Afrique, grâce à des réformes ciblées et des secteurs à forte valeur ajoutée. L’automobile, les énergies vertes, le tourisme et les infrastructures logistiques incarnent cette stratégie, soutenue par une vision politique claire et un environnement des affaires en amélioration. Toutefois, le succès dépendra de la capacité à transformer les mégaprojets en leviers de développement durable et à intégrer les PME dans les chaînes de valeur mondiales. Pour les investisseurs, le Royaume offre un mélange unique de stabilité, de potentiel de croissance et d’accès aux marchés mondiaux, faisant de 2025 une année charnière pour son économie.

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